galerie les Chantiers Boite Noire

Pierre Joseph

Atlas, prospectives

Pierre Joseph

 

Le travail autour des personnages à réactiver a pu mettre en jeu des notions d’actualisation d’une oeuvre d’art, de son existence dans le temps et de ses variations à l’aune des interprétations de collectionneurs privés ou institutionnels autour d’un modèle que j’ai proposé  (Personnages à réactiver, coédition Frac Champagne -Ardennes, Frac Languedoc-Roussillon et  Le Parvis-Tarbes).
Chaque activation est, par expérience, différente de la précédente et c’est cette variation autour d’un modèle de modèle qu’il devient aujourd’hui intéressant de capitaliser, d’enregistrer, avec le recul.
Ces interrogations ont été développées dans un entretien avec Claude Wrobel, restaurateur (in Semaine 39/04 n°22, La  Salle de bains, Lyon).
Atlas, initié avec des étudiants de 1ere année du réseau des écoles d’art du sud, et Christian Laune (les ChantiersBoîteNoire), propose de mettre en place un nouveau protocole qui convoque à la fois un  public captif (workshop), des modèles (des savoirs) et l’institution (une sauvegarde) dans le temps, pour un scénario idéal.
Autant j’ai pu « vendre » l’idée de réactiver des personnages qui fait son chemin, autant pour Atlas J’aimerais vendre un exercice: la carte du monde, la carte de son pays (correspondant à sa nationalité ou pas), le plan de sa ville, L’appareil digestif, le sexe masculin et le sexe féminin (anatomique et en coupe) dessinés de mémoire.
Cela suppose à la fois de pouvoir autonomiser cet exercice et de lui donner une forme péréne dans sa répétition et de pouvoir accueillir ses variations.
Aucune représentation du temps donc, dans ce protocole, mais une présentation de celui-là mis en oeuvre.
Atlas dans ses moment désactivés est un fichier. Celui-ci engramme ce que les différents workshops auront produit, en les numérisant (les dessins restent la propriété des dessinateurs).
Les modalités de le présenter (sorties numériques, sérigraphies...) sont actualisables parce que liées à des contextes techniques ou technologiques différents.
C’est se dire que, par exemple, une institution n’est pas propriétaire d’un objet que l’on pourrait fétichiser, mais plutôt d’une déontologie construite avec un artiste, une école d’art, un lycée, un collège et des différentes façons d’en rendre compte.
Un pacte qui la rend propriétaire d’un ensemble sédimentaire qui devient au fil du temps et des occurrences, soit plus plastique ou sociologique ou historique ou philosophique ou poétique ou scientifique ou pédagogique, que sais-je?


Pierre Joseph
Mars 2006